Le « ou » est souvent utilisé pour faire rentrer solutions ou personnes dans des cases. Vous êtes littéraire OU scientifique, vente OU marketing… C’est le package OU le sur mesure. Vous avez le budget OU vous ne l’avez pas. Et si nous faisions bouger ces lignes ?
Dans le post Posture créative 101 | Renouez avec votre intelligence créative, je vous parlais de l’organisation et du mode de pensée en silos. Ces situations sont en partie créées par le « ou » employé comme disjonction exclusive (de son petit nom savant) quand il sépare, éloigne, exclut… élimine.
Il créé une tension : lorsque c’est écrit fromage OU dessert, il va falloir « oser » demander un arrangement différent. Prendre un risque.
Suggérer une solution quand vous n' »êtes pas du métier » que ce soit en entreprise ou en tant qu’entrepreneur peut aussi se révéler délicat… Vous n’appartenez pas à la cas(t)e, qu’en savez vous ?
Pourtant, nous sommes rarement ceci « OU » cela, de par notre vécu, de part nos centres d’intérêts et nos observations.
Un exemple ? Il se passe énormément de choses autour d’une étiquette « métier ».
Comme pour ce gréeur qui intervenait sur des bateaux de compétition high tech.
Il travaillait dans une partie pas très bien éclairée du hangar. Polyglotte (il parlait cinq langues), il courait 10 km matin et soir entre son domicile et son lieu de travail. Sa capacité à penser « hors de la boîte » pour trouver des solutions était infinie, et il était doté d’une âme de conteur.
Se limiter de la case « gréeur » est, dans le cas présent, très réducteur. Pour lui, et pour l’entreprise qui bénéficie de ses services.
Ce genre de portrait n’est pas un cas à part. Que savons -nous effectivement de la personne qui se trouve sous « rédacteur Web », « développeur Ruby » ou « Chargée de communication » ? Qu’ils soient collaborateurs ou prestataires.
Autre exemple.
Un prospect demande un devis pour une prestation. Le prestataire renvoie une proposition que la personnes ne peut pas assumer.
Elle n’a pas LE budget. D’accord. Mais aurait-elle UN budget ?
Un bon prestataire saura dire s’il est possible de co-construire un dispositif cohérent dans une enveloppe donnée, et quels objectifs il sera réaliste d’atteindre.
Il n’est parfois pas envisageable de tout faire, mais pourquoi ne pas continuer à avancer ?
Nos jouets ne se limitent donc pas à A ou B. Nous jouons avec le monde, l’imagination et toutes les ressources autour de nous (humains, matériels,…).
Se rappeler au quotidien que nous travaillons avec tous ces potentiels est une gymnastique, car nous sommes enclins et conditionnés au fromage OU dessert. A « LA » bonne réponse.
Ce « OU » peut réellement bloquer tout un système ou le priver de nombreuses possibilités.
Collisions et suspension du jugement
Une posture créative va favoriser une rencontre (ou collision) entre des éléments ou des critères à première vue disparates. Elle va amener à fureter et à « faire l’éponge » – absorber un maximum d’informations – pour trouver DES solutions.
Penchons-nous sur quelques exemples :
Apple : La rencontre entre l’informatique, le design et la typographie, et une vision.
Le Post-it : une rencontre entre une erreur de formule de colle, un besoin de marque-page repositionnable en concert, et beaucoup de persévérance.
Colalife : une indignation sur le manque d’accès aux médicaments en Afrique, le circuit de livraison de Coca Cola, et l’envie de créer un impact.
Il est donc possible de faire se rencontrer des univers très distants les uns des autres – ou du moins que nous imaginons distants – pour générer des solutions inédites. Pour arriver à ces solutions il y a un pré requis : « la suspension du jugement ».
Une jolie manière de dire que pour que la magie opère, il faut mettre ce jugement hors d’état de nuire quand on envisage des solutions ( !) : ne pas anticiper que telle idée soit, ou non, réalisable, que telle personne ou entreprise dira « forcément » non, que c’est de la folie… etc.
Auriez-vous pensé, de prime abord, que Coca Cola accepterait de mettre son réseau de distribution au service de médicaments ? Si vous anticipez que la réponse est « non », alors l’opportunité s’évapore.
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— OKTOPOD (@OKTOPODwire) 20 Octobre 2015
Pour nous la créativité relève – avant tout – d’une démarche frugale : elle démarre avec la capacité d’un individu à imaginer et à être ingénieux
Qu’est ce que j’ai sous la main, quelles sont mes ressources ? Qu’est ce que je peux réaliser avec ?
Par ailleurs, quand une situation devient tendue et que le stress prend le dessus, il est vivifiant et motivant de se rappeler de l’infini des possibilités et de se (re)mettre à jouer avec son imagination!
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