Buzzword du moment, le fait de faire de l’argent avec une potentielle innovation ou de l’utiliser pour survivre aux défis lancés par cette période charnière n’est que la partie émergée de l’iceberg des démarches d’innovation et de créativité. Petite plongée sous la surface.
Les processus d’innovation (couplé avec la créativité / posture créative, qui en est indissociable) propose une aire de jeu souvent négligée car méconnue : la rééducation de tout un système. En s’engageant à innover, les organisations sont parties pour ré-équiper leurs collaborateurs, et donc la société de compétences qui lui font cruellement défaut aujourd’hui : questionner le statu quo, apprendre à identifier le problème à l’origine des symptômes ou encore valoriser la prise de risque et l’échec.
1- Apprendre à sortir du statu-quo ou à l’éviter
Le statu quo (l’état de ce qui était avant) permet à un système de tenir dans un équilibre fragile, qui l’amène à s’épuiser à plus ou moins long terme. Il n’a rien de naturel et est généralement lié au pouvoir, à la pression sociale / sociétale ou encore à la culture développée dans un environnement donné.
Il y a plus de crainte que de respect dans le statu-quo, du “c’est toujours comme cela qu’on a fait” qui, de fait, interdit de faire bouger les lignes.
Pour sortir du statut quo, il est nécessaire de développer, entre autre, une pensée critique. Elle permet de revenir aux faits, en s’affranchissant- autant que faire se peut — des dogmes : autrement dit tout ce qui peut influencer la pensée : religion, culture de la société ou de l’entreprise,, autorité, etc).
La tâche n’est pas aisée si les comportements et les situations sont acquis et subis depuis longtemps (et considérés comme“normaux” , de fait !)
Pour exemple les réunions, interminables, inutiles ou non animées, mais bien ancrées dans la culture d’une entreprise. Lors d’un dernière intervention, alors que je m’emballais un peu sur le sujet du temps, une personne est intervenue “oui, mais, dans telle entreprise, cela était mal vu de ne pas assister à une réunion”.
Personnellement, ça me fait faire des bonds. La société dans laquelle nous vivons valoriserait donc plus le fait de faire de la présence à écouter des choses qui ne nous font pas avancer d’un iota, plutôt que d’avoir l’audace de dire “non” pour avancer sur son travail ? Une telle culture n’aide en aucun cas à acquérir l’agilité et l’audace nécessaires pour faire face aux enjeux à venir.
2- (Re)développer la curiosité et la créativité
Je vous mets au défi de trouvez un innovateur ou un inventeur qui ne soit pas curieux et créatif.
La créativité a surtout été (sur)vendue pour la partie “idéation” — avoir des beaucoup d’idées un peu folles — ou comme l’apanage de “génies”, qu’ils soient artistes ou scientifiques (ce sont encore les exemples donnés dans le dossier créativité du Socialter consacré à ce sujet, restaurateur de génie, mathématicien de génie,…). Pourtant, si vous avez déjà résolu un problème d’une manière inédite, même pour vous, vous avez exécuté une démarche créative.
Re-devenir curieux et se réapproprier sa créativité débloquent plusieurs postures déterminantes pour le futur d’une société : nous arrivons à l’âge adulte en croyant que nous avons tout compris — une forme d’arrogance, qui se double d’une certaine faiblesse : celle de laisser penser les autres, positionnés comme “expert” ou ‘omnipotents’” à notre place.
Elargir le champ des connaissances : magnifique curiosité !
Plus nous élargissons notre champs de connaissances, plus il est facile de s’apercevoir qu’il existe des alternatives et des initiatives (notamment positives et constructives) ou des solutions, aux problèmes que nous avons. Plus il est possible de mettre des informations en relation les unes avec les autres et plus la pensée (critique) et la créativité sont nourries.
3- Renouer avec la prise de risque et dédramatiser l’erreur
La créativité nous apprend qu’il y a AU MOINS 3 solutions pour un problème donné. Si vous vous ne les avez pas, c’est que vous ne les avez pas cherchées (seul ou en groupe).
Par ailleurs, sortir de sa zone de confort (ou plutôt de sa zone d’inconfort) — que ce soit pour une personne ou une organisation — ce n’est, ni plus ni moins que rentrer dans une zone d’apprentissage. Zone qui a force d’usage deviendra la nouvelle zone de confort (étendue de nouvelle connaissances et expériences de la personne ou de l’organisation). Cela se fera après quelques premiers pas, un peu d’entrainement … et quelques tâtonnements.
Si tu n’échoues pas de temps à autre
c’est que tu ne fais rien d’innovant”Woody Allen
Accepter de prendre des risques c’est accepter de faire des erreurs. Ou du moins de se retrouver dans des situations inédites, inconfortables, et en déséquilibre. Il est très très rare de se mettre véritablement en danger Par contre, il faut accepter de parfois être ridicule (le sens de l’humour est aussi un facteur de créativité). L’entité la plus froissée est donc souvent “l’égo” :). Sauf, si l’erreur ou l’échec et l’erreur sont revalorisé comme une étape d’enrichissement.
5- Apprendre à faire confiance aux profils (a)typiques
Les profils définis aujourd’hui comme (a)typiques sont en fait ceux qui ont su garder au fil des âges et des contraintes toutes les qualités requises pour évoluer dans un monde VUCA (Volatility, Uncertainty, Complexity and Ambiguity) : curiosité, pensée complexe et systémique, créativité et de fait capacité à prendre des risques plus prononcée ou à voir des solutions que personne ne voit. Contrairement à la masse de ce qu’on peut lire dans la presse il n’y a pas d’âge pour être (a)typique.
Il n’est pas question de faire fonctionner ces profils “hors sol” ou de les valoriser tout d’un coup à outrance. Mais de réactiver ces modes de fonctionnement dans l’organisation — en tenant compte des limites de chacun — ne peut que faire monter tout le monde en agilité.
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Oktopod est un (re)Think & Do Tank : (re) Think parce que nous challengeons le statu quo en développant les regards critiques et Do parce que nous transformons notre réflexion en ateliers et méthodes pour redonner du pouvoir d’agir.
les activités d’Oktopod sont développées autour de 4 piliers : l’empowerment, l’ingéniosité, l’altruisme raisonné et l’authenticité.
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